On ne lui en demande pas tant, égaler l'idole sera déjà un succès (d'estime), pour lui et pour nous... Dans un premier temps il devra revoir sa coupe de cheveux et tailler la moustache de Borat. Pour le reste on peut lui faire confiance, Sacha Baron Cohen devrait être sera plus que parfait dans le rôle principal d'un prochain film dont le tournage devrait commencer au plus tôt au printemps 2011. Le comédien anglais, véritable touche-à-tout, y incarnera donc Freddie Mercury et la ressemblance physique entre le personnage de Borat et le leader de Queen laisse à penser que Sacha Baron Cohen est l'acteur idéal pour représenter à l'écran le fantasque chanteur des années 70-80. Il faut préciser que celui qui a interprété tour à tour l'apprenti rappeur Ali-G, le journaliste kasakh Borat et le styliste gay autrichien Brüno rêvait du rôle avant même que le scénariste Peter Morgan ne commence à travailler sur le synopsis de ce qui sera peut-être The Queen 2* [NDLR, le film n'a pas de titre pour l'instant] et que le comédien a un passé de chanteur puisqu'il a participé à diverses comédies musicales. On peut donc penser logiquement qu'il sera totalement impliqué dans le projet cofinancé par GK Films, Robert De Niro Treblica Productions et... Queen Films puisque les membres (survivants) du groupe ont donné leur aval pour que le long métrage puisse se faire, Brian May et Roger Taylor s'arrogeant le droit de superviser la partie musicale du film, lequel devrait se terminer par une scène (dans tous les sens du terme ?) en apothéose : le mythique concert du Live at Wembley en 1985...

* En référence au film de Stephen Frears "The Queen" (d'un tout autre sujet) dont Peter Morgan fût le scénariste !

  Après la réussite de la 15_^ème Budapest Pride (la Marche des Fiertés LGBT hongroise) qui avait parcouru les rues de la capitale le 10 juillet dernier aux termes d'une semaine de festivités homosexuelles, les opposants avaient demandé et obtenu l'autorisation de faire une contre manifestation début septembre. La parade anti-gay s'est tenue samedi dernier et cette Hetero Pride (nom officiel de l'évènement !) a été... un fiasco comparativement aux milliers de Hongrois(es) ayant défilé en juillet.

 Une petite centaine d'homophobes se sont réunis sur Andrassy ut, une des plus grandes avenues de Budapest qui du coup parut bien trop longue et large pour les quelques dizaines de skinheads et de hommes d'âge mûr (voir de vielliards !) venus crier leur haine envers la communauté LGBT. Les organisateurs ne s'attendaient certainement pas à une telle débandade, d'autant que depuis quelques années déjà les contre-manifestants sont plus nombreux le jour de la Budapest Pride, nécessitant la présence d'un cordon de sécurité renforcé et des forces de l'ordre en nombre.

 Ce samedi, les homophobes hongrois ont dû se sentir bien seuls, au masculin car comme l'ont noté les observateurs présents aucune personne de sexe féminin n'a pris part à cette Hetero Pride. Elle n'en avait donc que le nom. Certains arguant avec humour d'avoir vu là une "manif de pédés" !

  Je vous avais parlé ici de l'outing de prêtres homosexuels italiens survenu fin juillet lors de la publication d'un article dans le magazine Panorama. Ce dossier avait fait grand bruit dans la curie romaine et au Vatican et une information comme celle-là qui ne pouvait rester confinée aux réactions anticléricales des uns ou antihomosexuelles des autres...

 Ainsi, sans prendre parti, le glacier italien Antonio Pederici s'est inspiré de cette actualité pour composer sa nouvelle campagne publicitaire qui défraie la chronique... outre-Manche après la publication de visuels dans les revues branchées Delicious et Sainsbury's Magazine !

 L'Advertising Standards Authority (ASA), équivalent de notre BVP, s'est prononcé pour l'interdiction de cette publicité après avoir reçu une dizaine de plaintes dont celle d'un évêque britannique qui s'indigne "d'une attaque de plus contre les opinions religieuses et les croyants" y voyant "une menace pour notre culture [chrétienne, NDLR]". L'ASA n'y va pas de main morte pour condamner Pederici puisque l'autorité de régulation dénonce "une image de nature à causer une infraction grave en violant les règles de la décence".

 Le slogan We believe in salivation y est sans doute pour quelque chose tout comme le baiser non abouti mais qu'on imagine langoureux, isn't-it. Pêché ultime, sur le visuel, le glacier souligne son nom d'un "ice-cream is our religion". Shocking ! Pederici n'en est pourtant pas à son premier scandale publicitaire, c'est même une récidive puisqu'ayant, il y a un an déjà, utilisé la religion, plus exactement un prêtre et une nonne échangeant un baiser glacé plutôt crémeux...

  C'est le quotidien national qui le révèle dans son édition du jour : être homosexuel, ça se paie ! Dans une étude qui a nécessité une méthodologie spécifique car il n'existe pas de statistiques officielles concernant la population LGBT, on apprend que les personnes homosexuelles gagnent en moyenne 6,5% de moins que les salariés hétérosexuels à qualification et à poste de travail égaux (à noter qu'aux USA l'écart constaté oscille entre 10 et 30% !).

  Les deux chercheurs français qui ont réalisé cette enquête précisent que les 6,5% de différence concernent le secteur privé, le chiffre étant lui de 5,5% dans la fonction publique. Une affirmation étonnante lorsqu'on sait que l'homosexualité n'est pas visible en tant que tel dans l'entreprise et qui laisse à penser que les gays assumés dans le monde du travail sont effectivement victimes de discrimination salariale. Et l'étonnement sera maximal quand il aura été dit et écrit (et c'est vérifié!) que les gays et lesbiennes sont bien souvent plus qualifiés que les hétéros, ces derniers n'étant que 20% à avoir suivi un cursus d'études supérieures alors que les homosexuel(le)s sont 40% à être passés par l'université.

 Ultime précision, la différence salariale mentionnée dans cette étude ne concerne que les hommes puisqu'il est admis que les lesbiennes (à postes équivalents et à responsabilités égales) gagnent la même chose (voir un peu plus) que leurs collègues féminines hétérosexuelles.

 Rappelons tout de même que le Code du Travail interdit toute mesure discriminatoire, notamment en matière de salaire en raison de l'orientation sexuelle. Il reste donc beaucoup à faire pour obtenir, là aussi, l'égalité de droit.

  L'ami Yoann Lemaire, bien malgré lui, a subi une nouvelle attaque homophobe à la fin du mois dernier. Seul et unique footballeur licencié à la Fédération Française de Football à avoir fait un coming-out public, l'ex-joueur du FC Chooz (Ardennes) a été victime d'une deuxième attaque en règle, certes moins médiatique que la première* mais tout aussi vindicative.

 Cette fois-ci, point de télévision pour montrer le climat homophobe régnant dans les vestiaires du club ardennais, mais la diffusion fin juillet sur Facebook d'un commentaire ("Plus de tarlouze à Chooz") rédigé par un responsable de l'équipe. S'en est suivi un échange aigre doux, voir très amer, sur cette même page du réseau social, entre Yoann Lemaire et le dirigeant du club, ce dernier réitérant sans se démonter, ni se cacher, des insultes clairement homophobes, n'hésitant pas à associer également homosexualité et pédophilie...

 J'ai choisi de ne pas retranscrire ici les propos tenus par le responsable du FC Chooz. Mais si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à consulter le site Yagg qui publie là une partie des inepties et des graves menaces visant Yoann et lisibles sur le Facebook d'un joueur du club.

* On se souvient qu'un co-équipier de Yoann Lemaire avait eu un comportement ouvertement homophobe devant les caméras de France 3.