Faut-il boycotter les Jeux Olympiques d'hiver 2014 organisés à Sotchi ? Un mois après le vote d'une loi liberticide par la Douma russe sur ordre de Vladimir Poutine répondant aux revendications anti-gay des groupes nationalistes proches du Président, la question est enfin posée par les politiques occidentaux sous la pression, non seulement des associations homosexuelles, mais par celle de divers électrons libres issus des mondes de la culture, du sport, de leaders d'opinion, tous inquiets de la situation sans précédent en Europe où un gouvernement a décidé de criminaliser toute propagande pro-homosexuelle au prétexte qu'elle pourrait choquer les mineur(e)s.
L'ouverture ce week-end des Championnats du monde d'athlétisme à Moscou était l'occasion rêvée de provoquer une réaction des instances internationales du sport. Malheureusement au cours d'une conférence de presse, et en présence de Vladimir Poutine, le président de l'IAAF, Lamine Diack n'a rien trouvé de mieux que de dire qu'il n'y avait aucun problème en Russie. "No problem whatsoever!". Ce n'est donc pas pendant ces 10 jours de visibilité mondiale que le débat avancera à Moscou.
Et pourtant d'ici quelques mois, et elle sera effective lors des JO de Sotchi, la loi enverra en prison (le tout accompagné de fortes amendes) toute personne qui fera du prosélytisme en faveur de l'homosexualité, que ce soit par la parole ou par le geste. Ces sanctions concernant tout le monde sans exception, citoyen(ne)s russes ou étrangers en séjour en Russie.
Doit-on rester sans rien dire ? Comment peut-on accepter qu'un pays accueillant des évènements mondiaux majeurs puisse restreindre ainsi la liberté de penser, de s'exprimer, de circuler de tout un chacun au prétexte que ce dernier est homosexuel et fier de l'être ? Il est certain que la menace d'un boycott des prochains Jeux Olympiques peut faire réfléchir Vladimir Poutine, son gouvernement et ses soutiens. Encore faut-il que le CIO et ses représentants se saisissent du problème, ce qui ne semble pas être le cas. Bien sûr l'organisation sportive internationale a demandé des explications au Président russe mais la réponse tarde à venir. Arrivera-t-elle avant février 2014 ? Difficile de le croire puisque le CIO n'y a pas mis d'ultimatum. Alors, boycott ou pas ?