C'est peut-être un résumé vite fait mais c'est ce qui ressort de la décision prise dernièrement par la plus haute
juridiction helvètique : en Suisse il n'est plus diffamatoire d'outer un(e) homosexuel(le) "car l'homosexualité n'est ni immorale ni contraire à l'éthique". Il n'est pas
attentatoire à l'honneur, à la réputation d'une personne de la décrire comme homosexuelle.
Pour une sortie de placard, on pouvait espérer autre chose. Voilà maintenant la porte grande ouverte à tous les abus... A l'origine de cet arrêté très surprenant il y a la plainte déposée à l'encontre d'un internaute gay qui avait menacé d'outer auprès de leurs proches et autres connaissances quelques personnages publics si ceux-ci ne cédaient pas à ses avances faites via un site de rencontres. Dans un premier temps, début 2010, le prévenu (qui avait mis à exécution au moins une de ses menaces) avait été condamné à 9 mois de prison avec sursis et 5300 CHF (environ 4300 euros) par le tribunal d'Aarau (canton d'Argovie), peine confirmée en appel. Mais le Tribunal Fédéral, instance suprême de la Confédération, vient d'en décider autrement : il n'y a pas diffamation à dire sur la place publique d'un homme, d'une femme, qu'ils sont homosexuels. Pourquoi ? Parce qu'en Suisse l'homosexualité n'est ni immorale ni contraire à l'éthique...
Nos voisins d'Helvètie nous surprendront toujours : associée à l'Europe des 27 sans en être, très attachée à son indépendance et à sa neutralité, conservatrice (voire rétrograde) de par quelques lois ou usages vieillots, enfermée dans ses montagnes, et parfois étonnement en avance sur son temps, la Suisse jète aujourd'hui un pavé dans le lac la mare. Alors que petit à petit quelques pays s'ouvrent au mariage des personnes de même sexe, qu'au contraire d'autres accentuent la pénalisation à l'encontre des personnes LGBT, le pays du chocolat et de l'edelweiss est bien le premier Etat à reconnaître aujourd'hui et simultanément d'une part l'homosexualité comme une chose naturelle et d'un autre coté l'outing comme une chose normale, pourtant contraire (à mon sens) à la liberté d'être de tout un chacun, des gays et lesbiennes en particulier.