Contrairement à une idée répandue reçue le Brésil n'est aussi gay-friendly qu'on ne pourrait le croire. Il y a bien sûr ces athlètes en petite tenue exhibant leurs corps tout en muscles et en sensualité sur les plages ensoleillées de Coppacabana, plus nombreux encore que les célèbres Brésiliens travestis qui hantent les bois de la région parisienne, autant d'images qui laissent à penser que le pays oriverde est un paradis pour les gays et lesbiennes... Mais il y a tromperie sur la marchandise réalité de la chose.
Savez-vous que les assassinats d'homosexuels (tués pour ce qu'ils sont !) ont augmenté de plus de 60 % au cours des 3 dernières années pour atteindre les 200 morts l'an passé ? Même si Rio de Janeiro a été élu première destination gay au monde récemment le pays reste profondément homophobe. Et on apprend aujourd'hui que la capitale du carnaval est la ville de résidence d'une école de samba qui annonce fièrement avoir mis en place des toilettes spécialement destinées aux homosexuels et travestis.
Et quand j'écris toilettes je ne parle pas de tenues vestimentaires pour le Carnaval, non je parle de WC pour les gays fréquentant l'école Unidos da Tijuca. Si l'information peut prêter à sourire elle révèle aussi un sérieux malaise : les dirigeants d'une école de samba concurrente soutiennent que ces sanitaires séparés ont été créés à la demande des homosexuels eux-mêmes "désireux de plus de liberté". En fait elles seraient déjà 5 à appliquer cette discrimination qui permet aux gays et travestis d'éviter les moqueries lorsqu'ils vont aux toilettes.
Un véritable "apartheid carnavalesque" pour Claudio Nascimento, responsable anti-homophobie à Rio. Un "retour en arrière qui encourage la discrimination" renchérit un styliste du Carnaval. Il faut avouer que la création de ces WC destinés aux gays et travestis fréquentant certaines écoles de samba a de quoi surprendre les spectateurs que nous sommes, l'ambiance joyeuse et chaleureuse du Sambadrome ne laissant pas entrevoir les difficultés rencontrées localement par la population LGBT au Brésil.