C'est la lecture de ce courrier des lecteurs du quotidien local Vosges Matin qui motive ce post. Car n'ayant pas
eu l'occasion de lire au préalable celui de la semaine passée c'est en prenant connaissance de celui d'aujourd'hui (qui y fait réponse contradictoire) que j'ai découvert une lettre adressée au
journal par M. Jean-Luc J. il y a 15 jours. Et là surprise je lis un tas de poncifs homophobes tels ceux débités à la chaîne depuis quelques semaines par les leaders d'une droite catholique et
conservatrice. Et pire encore certains propos sont susceptibles de tomber sous le coup de la loi.
Je cite : "Au-delà... [du] projet de loi sur le mariage homosexuel... il demeure un risque majeur... pour l'enfant adopté... lié au phénomène de pédérastie que la loi qui a dépénalisé l'homosexualité n"a pas pour autant éradiqué". Et d'expliquer, avec force référence aux Grecs anciens et à André Gide, que le dictionnaire définit le pédéraste, donc l'homosexuel, comme un pédophile : "Homme qui a des relations sexuelles avec de jeunes garçons". Ce qui dans la bouche l'écriture du même lecteur de Vosges Matin devient "Tous les homosexuels sont pédérastes". L'adoption entraînant de fait un "risque pour l'enfant... indéniable, et d'une ampleur sans commune mesure avec les cas de viols ou d'inceste dans les familles traditionnelles".
La plume de l'homme ne s'arrête pas là : "...il serait criminel qu'une loi ait pour effet de mettre à disposition de prédateurs sexuels un enfant innocent. Auquel cas, la pédophilie pourrait s'exercer, en toute quiétude, en famille". Oui, vous avez bien lu, tout cela a été publié dans un quotidien en page courrier des lecteurs sans pour autant que le modérateur n'apporte la moindre censure ou la plus petite contradiction.
Si l'immobilisme économique de la France pose réellement problème, que dire alors de ce conservatisme, lamentable car illogique,
hérité d'une société judéo-chrétienne complétement incapable de suivre l'évolution progressiste de la société, accrochée qu'elle est à un argumentaire dépassé et rétrograde. Un état d'esprit,
certes minoritaire mais stigmatisant et dangereux, à considérer comme un mal français tant on voit le nombre de pays voisins du même acabit s'étant ouvert au mariage pour tous et à
l'adoption.