24 février 2010
3
24
/02
/février
/2010
22:19
"En circulant Rue Solférino [à Lille, Ndlr] lundi après-midi, impossible de manquer ce décor... pour le moins
inhabituel : la statue équestre de Jeanne d'Arc, sur la place du même nom, habillée de rose. Un accoutrement flashy avec oriflammes au slogan pro-LGBT [...] provocateur : «Godes save the
Queers [...]». À première vue, une action de militants LGBT. Une pancarte renforce cette idée revendicative et politique. Dans un langage cru et avec un doigt d'honneur, elle pose la
question de la sexualité d'une Jeanne d'Arc dénigrant le débat sur l'identité nationale : «Je ne suis pas la pucelle catho fasciste pour qui on m'fait passer.» Ce symbole de l'histoire de France,
devant lequel se rassemble chaque 1er Mai le Front national, n'a pas été choisi au hasard.
Mais aucune signature. Le mystère plane donc sur les auteurs de cet acte, à une date a priori sans signification particulière. Serait-ce plutôt une mauvaise blague d'étudiants ? Le témoignage de la gérante du café-tabac de la place introduit cette possibilité : «Ça s'est passé vers 15 h 30. Ils étaient huit jeunes. Les filles étaient déguisées en danseuses avec des collants roses. Il y en a une, on aurait dit une punk et elle s'est même rasée la tête. Deux garçons les filmaient. Ils avaient l'air de bien s'amuser. C'était folklorique. Ça a duré une demi-heure.» L'une des femmes est venue régler un achat : «Je lui ai demandé ce qu'ils faisaient. Elle m'a répondu que c'est des étudiants de la fac, pour des travaux d'art plastique. Mais certaines poses qu'elles prenaient, ce n'était pas de l'art plastique... C'est curieux quand même.»
Cette hypothèse estudiantine, on n'y croit pas à l'Egide, importante structure régionale regroupant 24 associations du mouvement LGBT : «C'est abracadabrantesque», estime sa présidente Christelle Olivier. Elle est consternée : «C'est navrant. Ce n'est pas du tout notre façon d'agir pour faire évoluer les choses. On condamne avec la plus grande fermeté ce genre de pratiques.» Tonalité identique à l'association David et Jonathan, membre de l'Egide, qui dénonce «des écriteaux idiots et pétris de haine de l'autre». Et d'ajouter : «Ce genre de comportement irresponsable ne fait qu'attiser une forme d'homophobie de plus en plus prégnante. Mais au fait, à qui profite le crime ?» En apparence, cela pourrait être attribué à des radicaux. «Ça ressemble à l'extrême gauche, aux anarchistes. Quand on pense à ça, on pense aux Flamands roses (une autre association LGBT), indique Christelle Olivier. Mais je n'y crois pas.» D'ailleurs, contacté hier, l'un des responsables des Flamands roses n'était pas au courant de cette histoire.
L'Egide penche pour une manipulation : «On pense tous qu'il s'agit d'un coup de l'extrême droite en laissant croire que ça pourrait être les Flamands roses. S'ils voulaient nous discréditer, ils ne s'y prendraient pas mieux.» Car Christelle Olivier affirme que le mouvement LGBT a déjà été victime de coups tordus : «En mai dernier, des membres de l'extrême droite s'étaient infiltrés à une réunion pour la Gay Pride. Ils avaient ensuite diffusé des commentaires acerbes sur des blogs. C'est assez nouveau.» La mairie, à qui appartient la statue, a tout nettoyé hier midi. En l'absence de dégradation, elle ne dépose pas plainte. De son côté, l'Egide l'envisage."
Mais aucune signature. Le mystère plane donc sur les auteurs de cet acte, à une date a priori sans signification particulière. Serait-ce plutôt une mauvaise blague d'étudiants ? Le témoignage de la gérante du café-tabac de la place introduit cette possibilité : «Ça s'est passé vers 15 h 30. Ils étaient huit jeunes. Les filles étaient déguisées en danseuses avec des collants roses. Il y en a une, on aurait dit une punk et elle s'est même rasée la tête. Deux garçons les filmaient. Ils avaient l'air de bien s'amuser. C'était folklorique. Ça a duré une demi-heure.» L'une des femmes est venue régler un achat : «Je lui ai demandé ce qu'ils faisaient. Elle m'a répondu que c'est des étudiants de la fac, pour des travaux d'art plastique. Mais certaines poses qu'elles prenaient, ce n'était pas de l'art plastique... C'est curieux quand même.»
Cette hypothèse estudiantine, on n'y croit pas à l'Egide, importante structure régionale regroupant 24 associations du mouvement LGBT : «C'est abracadabrantesque», estime sa présidente Christelle Olivier. Elle est consternée : «C'est navrant. Ce n'est pas du tout notre façon d'agir pour faire évoluer les choses. On condamne avec la plus grande fermeté ce genre de pratiques.» Tonalité identique à l'association David et Jonathan, membre de l'Egide, qui dénonce «des écriteaux idiots et pétris de haine de l'autre». Et d'ajouter : «Ce genre de comportement irresponsable ne fait qu'attiser une forme d'homophobie de plus en plus prégnante. Mais au fait, à qui profite le crime ?» En apparence, cela pourrait être attribué à des radicaux. «Ça ressemble à l'extrême gauche, aux anarchistes. Quand on pense à ça, on pense aux Flamands roses (une autre association LGBT), indique Christelle Olivier. Mais je n'y crois pas.» D'ailleurs, contacté hier, l'un des responsables des Flamands roses n'était pas au courant de cette histoire.
L'Egide penche pour une manipulation : «On pense tous qu'il s'agit d'un coup de l'extrême droite en laissant croire que ça pourrait être les Flamands roses. S'ils voulaient nous discréditer, ils ne s'y prendraient pas mieux.» Car Christelle Olivier affirme que le mouvement LGBT a déjà été victime de coups tordus : «En mai dernier, des membres de l'extrême droite s'étaient infiltrés à une réunion pour la Gay Pride. Ils avaient ensuite diffusé des commentaires acerbes sur des blogs. C'est assez nouveau.» La mairie, à qui appartient la statue, a tout nettoyé hier midi. En l'absence de dégradation, elle ne dépose pas plainte. De son côté, l'Egide l'envisage."