... est là.
"Dans un pays comme la France des familles nombreuses vivent entassées dans des pièces insalubres, minuscules avec des cafards, des rats et des souris. Certaines de ces familles sont sur listes d'attente pour un appartement depuis environ 15 ans. En attendant, chaque instant représente un risque de court-circuits, d'inondations, d'effondrement de murs et j'en passe. Ces familles vivent en permanence dans le danger et la grande majorité est d'origine d'Afrique noire. Comme vous le savez et l'avez vu, je ne vous apprend rien, au cours de ces 6 derniers mois une cinquantaine de personnes sont mortes brûlées ou intoxiquées par les flammes de 3 incendies, dont 36 enfants, sans compter une dizaine de blessés graves et des familles de rescapés complétement traumatisés. 2 heures après le drame du boulevard Vincent Auriol, Monsieur Sarkozy se pointe comme une fleur et ose demander à une rescapée de l'immeuble si les victimes étaient en situation régulière. Moins d'une semaine après la catastrophe, plutôt que de tout mettre en oeuvre pour restaurer ces taudits, reloger tout le monde, les forces de l'ordre n'ont rien trouvé de mieux à faire que d'expulser les familles de 2 batîments, sans proposer de le reloger. Ah si, ils ont proposé de les parquer dans de minuscules chambres d'hôtels proches du périphérique, ils ne sont toujours pas sortis de l'auberge, et tout ça le jour de la rentrée des classes. Est-ce cela l'état d'esprit de tout le peuple français ? Si c'est comme ça que le gouvernement français régle ses problèmes, qu'il ne s'étonne pas de se voir cracher à la face dans les quartiers sensibles. Je vous rappelle que ces gens sont venus ici en France, terre d'accueil, pour travailler honnètement et durement. Je vous rappelle aussi que ces familles payent des loyers, des impôts et que la plupart sont en situation régulière. Et même si elles ne l'étaient pas, en ces temps de catastrophes naturelles, un homme reste un homme avec ou sans papiers. Aucun d'eux ne mérite aujourd'hui qu'on les traite comme des chiens, des sous-hommes ou des citoyens de seconde zone. Aucune mère ne mérite d'être séparée de ses enfants comme aucun père ne mérite les coups de matraques devant sa famille pour les déloger. J'accuse les propriétaires et les agences immobilières de ne pas vouloir louer leurs appartements aux Africains et aux immigrés en général. J'accuse l'Etat de fermer les yeux sur ces réalités ; mais quoi qu'il en soit, même les yeux bandés et les oreilles bouchées, rien ne pourra vous empêcher de respirer l'odeur des corps calcinés. Que leurs âmes reposent en paix..." Stommy Bugsy.
Extrait de l'émission "Tout le monde en parle" 10-09-2005