23 janvier 2008
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"C'était en 1974, bien avant la mode des biopics, ces biographies de célébrités qui prolifèrent aujourd'hui. Portrait du peintre britannique David Hockney,
figure clé de la scène arty des années 70 et 80, A bigger splash, de Jack Hazan, innovait doublement : c'est le peintre peroxydé qui joue son propre rôle, comme tous les autres
protagonistes - une audace sans précédent. Et au lieu de raconter tout l'itinéraire de l'artiste, le film se concentre sur un épisode emblématique de quelques années (un peu comme le récent
Truman Capote de Bennett Miller) : une rupture bien réelle avec un jeune modèle-amant trop aimé, et la gestation douloureuse d'une toile, double portrait allégorique où figure le bel
absent.
Passé en trente ans d'une interdiction aux moins de 18 ans à un visa tous publics, A bigger splash fit sensation en son temps pour ses nus masculins (qui dialoguent avec ceux, sur fond de piscines californiennes, des fameuses toiles de Hockney) et une scène d'amour gay. Aujourd'hui, c'est la composition ultraténue du récit qui étonne, tout en ellipses feutrées, en sous-entendus mystérieux, en associations oniriques. La séparation du peintre et de sa muse produit une onde de choc à long terme dans la petite communauté, à la page ou à la ramasse (ou les deux), qui gravite autour de David Hockney, assistant vulnérable, galeriste fauché, copain styliste, amie designer. « Quand l'amour tourne mal, il n'y a pas que les amants qui souffrent », dit l'un d'entre eux. A Bigger Splash résonne à la fois des derniers soubresauts du swinging London et de liens défaits dont la contrepartie poétique se dépose sur les tableaux de Hockney."
Passé en trente ans d'une interdiction aux moins de 18 ans à un visa tous publics, A bigger splash fit sensation en son temps pour ses nus masculins (qui dialoguent avec ceux, sur fond de piscines californiennes, des fameuses toiles de Hockney) et une scène d'amour gay. Aujourd'hui, c'est la composition ultraténue du récit qui étonne, tout en ellipses feutrées, en sous-entendus mystérieux, en associations oniriques. La séparation du peintre et de sa muse produit une onde de choc à long terme dans la petite communauté, à la page ou à la ramasse (ou les deux), qui gravite autour de David Hockney, assistant vulnérable, galeriste fauché, copain styliste, amie designer. « Quand l'amour tourne mal, il n'y a pas que les amants qui souffrent », dit l'un d'entre eux. A Bigger Splash résonne à la fois des derniers soubresauts du swinging London et de liens défaits dont la contrepartie poétique se dépose sur les tableaux de Hockney."