J'ai longtemps cherché quel titre je pourrais mettre à ce post. que j'ai écrit, effacé, reconstruit mille fois... tant les mots avaient eu du mal à venir à cause de la douleur...
J'aurais pu titrer "A Audrey et à Florence"... j'avais envie de crier "Espèce de connard !"... Aujourd'hui le brouilard ne s'est pas levé comme pour alourdir encore un peu plus l'atmosphère d'un hiver précoce.
Je ne m'en cache pas, mes yeux se sont embués plusieurs fois devant cet écran qui avait du mal à se remplir malgré mon désir de parler...
Hier en fin d'après-midi, à la tombée de la nuit, les pompiers et les gendarmes ont traversé la ville toutes sirènes hurlantes, passant devant chez moi sans que j'y prête plus attention qu'à l'habitude...
Et ce matin, à la une du journal local "bouclé" vers 01h00, un titre résume : accident de la route à P., 1 mort et 1 blessé grave... Mais en fait la vérité est autre : 2 morts ! Quand N. m'a annoncé (ce matin) le décès hier soir d'Audrey suivi de celui de sa maman Florence dans la nuit et les circonstances de l'accident, je ne l'ai pas cru. La vue de la page du journal a fini de me convaincre que je ne reverrai plus Audrey et son sourire, que je n'entendrai plus Florence et ses fous rires. Bien sûr je n'ai jamais été trés proche, un familier ou un complice mais j'ai connu Florence, puis Audrey, il y a quelques années. Et depuis à chaque fois qu'on se croisait dans la rue, au resto., à la même table à l'occasion, il y avait toujours un sourire, un mot échangé, et bien souvent une franche rigolade...
Hier soir, un homme pressé à bord d'une puissante berline allemande, ralenti par une circulation alternée, n'a pas hésité après la zone de travaux à doubler une file de voitures et de camions là où il ne fallait pas. Audrey qui rentrait à la maison avec Florence, sa mère à ses cotés, a réalisé le danger et voulu éviter le véhicule qui venait en face, malheureusement son coup de volant l'a propulsé dans un poids-lourd, pendant que le fautif poursuivait sa route... Audrey et Florence ne sont jamais arrivées chez elle. Aujourd'hui un petit garçon de 10 ans pleure sa maman et sa soeur. Et nous sommes nombreux à ne savoir quoi lui dire tant à nous aussi la douleur fait mal...
A Audrey et à Florence...